Afin de répondre aux questions que vous vous posez, Prof Express vous propose un dossier complet sur l’IA ainsi que des sujets de brevet ou du bac soumis à ChatGPT puis analysés par nos enseignants.
L’évolution technologique ces dernières décennies repose en grande partie sur les progrès phénoménaux de la machine, du microprocesseur et de l’informatique. Lesquels aident les hommes et parfois aussi… les remplacent. Les enseignants, jusqu’à alors peu impactés dans l’exercice de leur métier par les bouleversements induits par ces technologies, sont désormais confrontés à un défi inédit : l’intelligence artificielle. La dernière création en date s’appelle ChatGPT. Ses prouesses intellectuelles (et même parfois émotionnelles), sa facilité d’usage sont stupéfiantes, à tel point que les élèves du monde entier pourraient désormais lui soumettre des questions plutôt qu’à leurs professeurs. La tentation serait grande alors pour eux de le solliciter aussi afin qu’il effectue leurs devoirs à leur place…
Les aspects éthiques d’un tel usage de l’IA, les effets délétères d’une telle pratique, en termes d’apprentissage (dépendance et paresse intellectuelle notamment), mis de côté, les élèves peuvent-ils vraiment le faire en toute confiance ? L’Intelligence Artificielle est-elle si brillante que ça ? Les médias qui ne cessent de vanter ses mérites n’exagèrent-ils pas un peu trop ? Les profs enfin doivent-ils s’inquiéter et déjà penser à leur reconversion ?
Chez Prof Express, nous avons voulu en avoir le cœur net en confrontant nos professeurs à ChatGPT afin de tester ce qu’il a vraiment dans le ventre. Notre démarche a été très simple : lui faire passer le Brevet des collèges ou le Bac dans quelques matières : français, mathématiques, histoire et philosophie. Concrètement, pour chacune de ces disciplines, un enseignant choisit un sujet récent et pose, dans l’ordre, à ChatGPT, les mêmes questions auxquelles un élève doit répondre le jour de l’examen. L’enseignant relève les réponses de celui-ci et les note, comme s’il s’agissait du travail d’un vrai élève.
La copie de ChatGPT et le corrigé humain, sont disponibles sur notre site. Vous avez tout le loisir de les comparer :
Analyse de sujets d’examens soumis à l’IA et comparatifs avec nos corrections
Bilan : les plates-formes de génération de contenus sont-elle une source fiable ?
Si nos professeurs ont d’abord reconnu que l’intelligence de ChatGPT était « bluffante », leur admiration s’est rapidement atténuée après quelques questions.
Ainsi, notre prof de philo, dépité, dut admettre que « ChatGPT n’est définitivement pas un philosophe et n’est pas prêt de le devenir ». En effet « il n’est même pas un bon élève et bute sur toutes les difficultés que soulève la rédaction d’une dissertation philosophique ; son plan qui ne comporte que deux parties est simpliste et ne contient aucune référence de nature philosophique. Seule sa conclusion est acceptable, précisément parce que c’est ce qu’il sait faire de mieux – la synthèse de données. »
En français, notre professeur constate les mêmes lacunes qu’en philosophie. L’analyse, la problématisation du sujet et le plan proposés ne sont pas à la hauteur des attentes d’une dissertation littéraire pour l’écrit de l’EAF. « Je m’attendais, pour le moins, à ce que les arguments de l’IA soient illustrés par des citations très précises. Il n’en a rien été… Si bien que le dispositif fournit un raisonnement très puéril, superficiel… Il n’y a en outre aucun enjeu littéraire dans ce qu’elle produit. ».
En histoire, sur le sujet du brevet qui lui a été soumis, la plateforme livre une réponse en-deçà des attentes de notre enseignant. « Sa réponse n’est ni assez approfondie ni suffisamment bien structurée. Les arguments s’enchaînent mais ne s’inscrivent pas dans une problématique. Les mots-clés importants de la période étudiée ne sont pas mis en avant ».
Concernant enfin le sujet du baccalauréat en mathématiques, le professeur reconnaît que ChatGPT accomplit des prouesses dans la capacité à interpréter et enchainer les questions, ainsi que dans la rédaction des raisonnements. Mais il déplore que celui-ci ignore les programmes scolaires, emploie des méthodes inadéquates pour résoudre certains exercices, se trompe dans les calculs et échoue complètement sur certains types d’exercices. « Je suis déçu par le fait qu’il ne rivalise pas avec une calculatrice scientifique en gérant mal les calculs numériques, la production de tableaux de signes ou de variations et les représentations graphiques. Certaines notions comme les suites, certaines catégories d’équations ne sont visiblement pas encore prises en compte par les algorithmes de l’IA d’où son échec à les utiliser. L’élève ChatGPT en mathématiques ? Je dirais bravo pour ses capacités de rédaction mais sur le fond mathématique, il peut mieux faire ! Il en a le potentiel ! »
Pour ou contre l’intelligence artificielle ?
L’intelligence artificielle peut indéniablement se montrer très utile. Par exemple, lorsqu’on pose une question précise, ChatGPT est souvent capable (mais malheureusement pas toujours !) d’apporter une réponse appropriée bien plus pertinente que ce que pourrait proposer Google ou Wikipedia…. Ainsi, en lui demandant de comparer les pensées de Hegel et Bergson sur le rôle du langage, puis de proposer quelques citations, ChatGPT ne déçoit pas et parvient à synthétiser des données variées afin de proposer une réponse cohérente, quoique peu développée. Reste que pour un élève, c’est difficile d’apprécier la teneur et la pertinence de ce qu’il produit. L’IA, paradoxalement, requiert une certaine expertise dans le champ de savoir où on l’utilise.
Difficile à manier pour les élèves, elle ne saurait donc se substituer au rôle de l’enseignant, et aussi parce que ce dernier a beaucoup plus conscience de la particularité et de la complexité de chaque situation éducative. Jusqu’à ce jour, l’empathie, la flexibilité cognitive et le jugement critique bienveillant sont autant de qualités humaines qu’aucun algorithme n’est capable de les reproduire. Pouvons-nous enfin imaginer qu’un élève – et un humain en général – puisse se construire et s’épanouir intellectuellement sans relations et interactions avec ses semblables ?
Si l’IA ne peut remplacer l’enseignant, elle peut en revanche renforcer l’action de celui-ci comme outil de production de contenus ou de conception de nouvelles situations d’apprentissage et aussi probablement comme outil facilitateur des apprentissages du côté des élèves.
Au fond, il n’est pas donc pas question d’être pour ou bien contre l’intelligence artificielle dans l’enseignement, mais plutôt d’en connaître les potentialités et les limites afin d’en faire un usage raisonnable.
Prof Express et l’IA, une histoire en devenir
Depuis 2007, notre plateforme de soutien scolaire a su s’adapter et anticiper les innovations technologiques pour offrir un service toujours plus qualitatif et plus approfondi au service de la pédagogie d’aujourd’hui et de demain. Prof Express s’adapte en permanence aux enjeux de la digitalisation et s’efforce de tirer pleinement profit des technologies numériques. Notre dispositif de soutien scolaire est de ce fait d’ores et déjà apte à exploiter le potentiel de l’IA en vue de remplir sa mission à savoir proposer aux élèves un service d’aide aux devoirs toujours plus large (de façon à couvrir l’ensemble des besoins des familles), toujours plus personnalisé et inclusif, tout en étant toujours plus qualitatif.